3 ans : durée totale de la formation
6 semestres : découpage des années en semestres, du S1 au S6.
20 semaines : la durée d'un semestre, ajoutez 2 semaines de vacances.
35 heures par semaine : le temps de travail fixé par le référentiel, que ce soit en stage ou à l'IFSI
4200 heures : la durée totale de la formation répartie précisément en 2100 heures à l'IFSI et 2100 heures en stage.
700 heures : la durée totale de travail sur un semestre (répartis entre IFSI et lieu de stage)
900 heures : le temps de travail personnel à la maison pour les 3 années, estimé par le concepteur du référentiel.
56 unités d'enseignement : le nombre total d'unité d'enseignement à étudier sur les 3 années
30 ECTS (European Crédit Transfert System) : nombre de crédit (points) à acquérir par semestre avec les partiels (évaluations) et la validation du stage.
180 ECTS : il faut TOUS les ECTS de toutes les matières pour être présentable au diplôme d'Etat d'Infirmier
170 euros : c'est le coût moyen (annuel) d'inscription à l'université (moyenne nationale) à payer par l'étudiant avant la rentrée.
8000 à 9000 euros : c'est le coût moyen annuel de la scolarité d'un étudiant en soins infirmier. Pour l'étudiant c'est gratuit. C'est somme est provisionnée par la Région.
L'enseignement en IFSI relève de l'enseignement supérieur.
Les seuls lieux d'apprentissage de la profession restent, à l'heure actuelle, les IFSI = Instituts de Formation en Soins Infirmiers.
Comme étudiants de l'enseignement supérieur, les Etudiants en Soins Infirmiers sont rattachés à une université dont ils reçoivent la "carte d'étudiant" en début d'année, ainsi qu'un numéro d'étudiant.
Cette inscription à l'université ouvre des droits aux espaces numériques de travail des université (Bibliothèque en ligne, abonnements à des revues professionnelles...)
En fin de cursus, vous recevez votre diplôme d'Etat d'Infirmier, délivré par la DREETS (Directions régionales de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités) ET un diplôme de grade licence délivre par l'université de rattachement.
Sur l'ensemble de la formation, le temps en stage équivaut parfaitement au temps à l'IFSI : 60 semaines.
La formation alterne donc avec régularité les temps de formation théorique et pratique.
Le référentiel prévoit que les Cours Magistraux (CM) ne sont pas obligatoires tandis que les Travaux Dirigés (TD) sont obligatoires.
L'absence en cours obligatoire impacte la franchise (d'absence) du candidat qui peut voir son semestres contesté en cas d'excès.
Attention, certains IFSI ont fait le choix de rendre certain CM obligatoires pour des raisons pédagogiques : cela est dûment présenté dans le projet d'établissement.
Les Travaux Pratiques (TP) n'existent pas : vous pouvez consulter les fiches pédagogiques des toutes les Unités d'Enseignement (UE), seuls sont répertoriés les CM et les TD. Les TP sont faits sur du temps de TD. L'acronyme "TP" figurant sur les fiches pédagogiques est en fait du Temps Personnel de travail à la maison qui constitue les 900 heures au total présentées dans la rubrique précédente.
En général les TD sont organisés en groupe de 25 ESI tandis que le CM est dispensé à la promotion complète.
Des évaluations (partiels) ont lieu à chaque fin de semestre.
Dans le mois qui suit les partiels, une commission réunissant des formateurs et la Direction se réunit et étudie la cas de chaque étudiant. Il s'agit d'attribuer les ECTS du semestre au vu de ses notes, de son bilan de stage.
En cas d'échec à la 1ère session, une épreuve de rattrapage, la session 2, est proposée avant la fin de l'année scolaire.
En cas de nouvel échec l'ESI est autorisé à passer en 2ème année s'il totalise plus que 47 ECTS sur les 60 possibles de l'année en cours. L'étudiant aura alors la possibilité de passer une 3ème voire une 4ème session de rattrapage quand il sera en 2ème année.
Attention, il est impossible de passer en 3ème année avec des unités d'enseignement de 1ère année non validées : le redoublement est alors obligatoire.
L'étudiant doit donc éviter de faire un blocage sur une matière : cela l'empêcherait de poursuivre sa formation.
L'enseignement est organisé par des formateurs cadres de santé : ce sont des infirmiers ayant obtenu un diplôme complémentaire au diplôme d'Etat d'infirmier pour pouvoir exercer en IFSI.
Les formateurs animent la majorité des enseignements, toutefois les cours magistraux sont généralement dispensés par des médecins : le formateur responsable de l'unité d'enseignement organise la venue de médecins "spécialisés" pour évoquer les pathologies précises du programme.
Par exemple, pour l'infarctus du myocarde, l'angor ou l'œdème aigu du poumon, on privilégie un cardiologue.
Le contenu des cours est fidèle au référentiel de formation qui précise tout : contenu (liste de sujets à aborder) et forme (les nombres de CM et de TD sont fixés à l'avance.
En stage l'étudiant est confié à un infirmier référent : le tuteur de stage.
Le tuteur de stage est un infirmier du service expérimenté. Une formation de tuteur de stage existe.
L'étudiant travaillera essentiellement avec lui mais ce n'est pas une règle absolue : il est possible de travailler avec plusieurs professionnels du service. Ce qui est important est que c'est le tuteur qui confie l'étudiant à un autre professionnel, dans un but précis : voir un nouveau soin, une nouvelle technique pour un même soin.
A l'issue de ce temps, le tuteur doit reprendre l'étudiant avec lui et s'enquérir de ce qui a été fait avec le professionnel de proximité occasionnel.
A mi-stage, le tuteur fait un bilan intermédiaire permettant à l'étudiant de se situer dans ses apprentissages et de fixer de nouveaux objectifs pour la fin du stage.
A la fin du stage le tuteur renseigne la feuille de stage : 37 items réunis en 10 compétences sont évalués.
Au cours de sa scolarité tout étudiant doit passer par ces 4 catégories de stage :
Psychiatrie
Service de courte durée (chirurgie, médecine, obstétrique, cardiologie, pneumologie...)
Soins de suite et de réadaptation (SSR = rééducation)
Soins de longue durée (EHPAD, domicile)
Au cours de sa scolarité l'étudiant doit valider régulièrement les compétences évoquées ci-dessus.
Le parcours de stage complet est consigné dans un portfolio, ayant souvent la forme d'un classeur, dans lequel l'étudiant classe, stage après stage les documents relatifs à sa formation pratique.
Pour nourrir votre projet professionnel, voyons maintenant ensemble comment montrer votre connaissance de la formation en sachant insister sur certains points importants.
Quatre points essentiels, caractéristiques de la formation méritent qu'on s'y attarde :
Une formation par alternance
Une formation professionnelle
Une formation théorique
Une formation d'avenir
Cet exemple d'alternance COURS / STAGE sert à illustrer que la formation infirmière est très marquée par la présence en stage.
L'IFSI est le lieu de l'apprentissage de la théorie, le stage celui de la pratique.
Attention toutefois à ne pas trop vouloir séparer les enseignements : vous ferez de la pratique en IFSI pour dégrossir certains gestes avant des les déployer sur le terrain.
Les professionnels de terrain n'hésiteront pas à vous faire des rappels de théorie selon les besoins.
La formation est ainsi un enchainement de périodes de stage et de cours.
Ce rythme régulier permet une véritable progression.
La théorie nourrit la pratique et la pratique assoit la théorie.
En cours, des explications techniques sur la physiopathologie d'une pathologie permettent de comprendre la progression de la maladie qu'on a vue en service.
En cours, on apprend à expliquer le mode d'action des médicaments utilisés en stage : en stage on se concentre sur le "à quoi ça sert", en cours on essaie de tendre vers le "comment ça marche".
En stage on visualise en quelques seconde un tableau clinique étudié à l'IFSI : quand on a vu un patient se débattre avec un OAP (œdème aigu du poumon) on n'oublie jamais les signes cliniques et surtout la détresse du patient qui se noie de l'intérieur.
COMPETENCE : savoir théorique en action, appliqué sur le terrain.
ETRE COMPETENT : c'est être capable d'agir en conformité de la théorie.
Maitriser la théorie sans faire ses preuves sur le terrain n'est pas suffisant pour atteindre la compétence.
Maitriser un geste sans en connaitre les fondements théoriques ne donne pas non plus la compétence.
Voici pour information les 10 compétences qui doivent être maîtrisées par l'étudiant à l'issue de la formation.
1. Evaluer une situation clinique et établir un diagnostic dans le domaine infirmier ;
2. Concevoir et conduire un projet de soins infirmiers ;
3. Accompagner une personne dans la réalisation de ses soins quotidiens ;
4. Mettre en œuvre des actions à visée diagnostique et thérapeutique ;
5. Initier et mettre en œuvre des soins éducatifs et préventifs ;
6. Communiquer et conduire une relation dans un contexte de soins ;
7. Analyser la qualité des soins et améliorer sa pratique professionnelle ;
8. Rechercher et traiter des données professionnelles et scientifiques ;
9. Organiser et coordonner des interventions soignantes ;
10. Informer et former des professionnels et des personnes en formation.
Témoigner de cette particularité de la formation dans votre projet est utile : montrez que vous appréciez cette alternance.
Vous pouvez l'expliquer de plusieurs façons : en montrant que le changement est un stimulant permettant de maintenir la motivation intacte tout au long des 3 ans ou bien en reprenant l'explication sur la construction progressive des compétences par un aller retour constant de la théorie à la pratique.
La formation infirmière est tournée vers la professionnalisation des étudiants.
Cette montée en puissance est progressive sur les 3 ans avec un palier significatif en fin de 1ère année : la validation de la 1ère année donne l'équivalence du diplôme d'aide-soignant.
C'est une étape importante : l'étudiant peut dès lors postuler pour travailler comme aide-soignant pendant les vacances : il est considérée comme un professionnel et son nom figure sur le planning du service non comme étudiant, mais bien comme agent.
Vous avez pu voir sur la page "la profession infirmière", que l'infirmier avait une grande diversité d'exercice de la profession.
Cette diversité se traduit par la nécessité, en cours de formation, de passer par des stages variés eux aussi : c'est pourquoi, comme je l'expliquait plus haut, l'étudiant doit impérativement valider 4 typologies de stage.
De plus, le choix des stages, appelé "parcours de stage", au cours de 3 ans permet une montée en puissance des compétences : les stages de 1ère année permettent à l'étudiant de développer en priorité les compétences nécessaires à l'aide-soignant. Puis au fil des semestres les stages se font plus techniques, plus exigeant en matière de connaissances théoriques.
Enfin, le dernier stage de la formation, souvent qualifié de stage "pré-pro" est laissé au libre choix de l'étudiant : ce dernier stage lui permet d'approfondir de manière ciblée une discipline ou de faire ses preuve dans un service qui peut lui proposer une place dès l'obtention du diplôme.
En stage l'étudiant est confié à un professionnel infirmier du service : c'est son tuteur. C'est donc une personne du terrain qui encadre l'étudiant et qui l'accompagne vers la professionnalisation.
Un étudiant infirmier nouvellement diplômé est déjà un professionnel ! Dès lors qu'il aura pris ses marques dans son service il est opérationnel !
Il faut savoir montrer l'attrait de cette formation professionnalisante : elle fait de l'étudiant un professionnel de santé capable de tenir sont poste.
C'est un atout pour les étudiant se sentant quelquefois en difficulté avec le milieu scolaire et ses normes.
Le tutorat en stage permet d'être suivi de près tout au long du stage, l'apprentissage se fait en situation avec un aspect immédiatement concret.
Si vous avez hâte d'aller en stage, rien ne vous empêche de le préciser dans votre projet !
La formation théorique à l'IFSI est de haut niveau.
Sa plus grande richesse est son éclectisme : les matières étudiées sont variées.
L'infirmier est un spécialiste de tout ce qui touche à l'être humain. C'est pourquoi outre les disciplines attendues comme la biologie orientée vers la médecine, l'anatomie et la physiologie, la pharmacologie, il y a du droit, de l'éthique, de la sociologie, de l'anthropologie, de la psychologie.
L'infirmier est au carrefour de la prise en charge du patient : c'est l'interlocuteur privilégié de nombreux professionnels qui gravitent occasionnellement autour du patient : kinésithérapeute, ergothérapeute, psychomotricien, diététicien...
Des cours sont donc dédiés à la connaissance des membres de l'équipe de soins élargie !
Il y a même de l'Anglais !
Enfin, pour ouvrir vers des poursuites d'études en université, une initiation à la recherche est au programme des 3 derniers semestres : c'est le "mémoire", aussi nommé le "Travail de Fin d'Etude" (TFE) qui est redouté par l'ensemble des étudiants.
Les cours magistraux des matières universitaires sont dispensés par des personnes ayant un diplôme d'études supérieures dans la discipline concernée : il s'agit souvent de docteur ou de professeurs.
Pour des domaines précis, des intervenants titulaires de masters sont aussi habilités à intervenir.
Les unités d'enseignement contributives sont constituées d'enseignements scientifiques, universitaires, non spécifiques du domaine infirmier mais qui sont nécessaires à la pratique infirmière.
Par exemple, l'infirmier n'est pas juriste : il doit toutefois connaitre le droit relatif au soins.
Par exemple, l'infirmier n'est pas pharmacien : mais il doit être capable de reconnaitre un médicament, de comprendre son action et les surveillances associées.
Les unités d'enseignement constitutives forment le socle de base du métier.
On trouve les méthodes permettant d'analyser les besoins du patient et d'apporter une réponse adaptée. Il existe plusieurs modèles d'analyse qui sont autant de chemins différents pour aboutir au même résultat : prendre en charge le patient efficacement dans le respect de sa personne et de ses droits.
On y trouve également les temps d'apprentissage pratique destiné à préparer l'étudiant au terrain : toilette au lit, change de protection, réfection de lit, pansement, injection, bandages, sondage urinaire etc...
Vous pouvez étudiez les unités d'enseignement en détail ici. Le document présente toutes les matières classées par numéro.
Feuilletez, furetez dans ce document pour y trouver des choses qui vous plaisent, qui vous donnent déjà envie, des choses que vous pensez déjà plus ou moins connaitre et que vous allez étudier sous un angle neuf !
Dans la rédaction de votre projet professionnelle motivé, évoquez cette visite du programme que vous avez faites et livrez vos impressions :
"J'ai étudié de le programme de la formation infirmière et il me semble très intéressant, j'ai hâte d'y être".... Et vous citez les matières qui ont retenu votre attention.
Vous pouvez témoigner de votre étonnement face à la diversité des matières enseignées.
Vous pouvez montrer qu'il y a une certaine fierté d'accéder à cette formation si complète.
Devenir infirmier infirmier ouvre des perspectives toujours nouvelles.
La variété de l'exercice de la profession a déjà été présenté dans la page sur "La profession infirmière", nous n'y revenons donc pas.
Il s'agit plutôt d'évoquer les ouvertures vers des inflexions de carrière : on peut se spécialiser, poursuivre un cursus universitaire, choisir la filière d'encadrement.
IADE : infirmier anesthésiste diplômé d'Etat.
IBODE : infirmier de bloc opératoire diplômé d'Etat.
IPDE : infirmière puéricultrice diplômée d'Etat.
Les 3 spécialisations sont des diplômes professionnels NECESSAIRES à l'exercice auquel ils préparent.
L'infirmier qui exercice au bloc pour contribuer à l'endormissement du patient au côté du médecin réanimateur doit avoir le diplôme d'anesthésiste.
En outre, les trois formation délivrent un grade master (encore un peu d'attente pour les IPDE...)
A l'issue d'un Master l'infirmier de pratiques avancées (IPA) peut avoir un rôle intermédiaire, dans le suivi des patients, entre le médecin de l'infirmier.
Par exemple, pour des consultations de routine, le médecin peut déléguer une visite sur deux à un IPA qui sera alors habilité à renouveler certaines thérapeutiques.
5 domaines sont à présent proposés :
les pathologies chroniques stabilisées et les polypathologies courantes en soins primaires
l’oncologie et l’hémato-oncologie
la maladie rénale chronique, la dialyse, la transplantation rénale
la psychiatrie et la santé mentale
les urgences.
A la tête de l'équipe paramédicale d'un service il y a le "cadre du service".
Pour devenir cadre de santé, l'école des cadres est nécessaire.
Le diplôme de cadre de santé est maintenant délivré avec un master en complément.
Le cadre de santé gère le service en collaboration avec le chef de service qui est médecin.
Plusieurs services forment quelquefois ce qu'on appelle un "pôle". A la tête de ce pôle, un cadre supérieur pilote l'ensemble des cadres du pôles et de l'équipe paramédicale.
Aucun diplôme complémentaire n'est requis pour ce poste : c'est généralement un concours interne qui permet d'y accéder.
A la tête de tous les paramédicaux d'une structure de soins, il y a le Directeur des Soins.
Pour accéder à ce poste un an d'étude supplémentaire est nécessaire : la formation à lieu à Rennes, dans l'unique école préparant ce diplôme.
Votre projet de formation motivé peut évoquer la richesse de l'évolution professionnelle qui s'offre à l'infirmier : elle permet de s'enfoncer plus au cœur du soin technique par des spécialisations ultra-techniques comme l'anesthésie, le bloc ou la puériculture.
L'évolution peut se faire aussi par un rapprochement d'une partie du rôle médical avec les pratiques avancées.
Enfin l'aspect hiérarchique s'offre également pour l'infirmier qui se sent des capacités d'encadrement, de gestion.
N'annoncez pas que vous souhaitez devenir Directeur des Soins ou rien ! Evoquez simplement ces perspectives d'évolution de carrière, qui viennent s'ajouter à la diversité de l'exercice : il est impossible de se sentir sur une voie sans issue quand on est infirmier !